« J’étais gluten free avant que ça ne devienne cool ». C’est le titre d’une tribune publiée sur Slate par Laura Bennett. La journaliste raconte comment elle a vu la « mode » arriver. Et à quel point c’est « bizarre ».
Être coeliaque n’est pas une mode !
C’est une histoire qui ressemble à celle de beaucoup d’autres cœliaques. Laura Bennett avait 9 ans quand elle a été diagnostiquée.
Elle a connu la séparation avec son plat de spaghettis préférés, le goûter d’anniversaire à l’écart des autres et l’horrible petit café attenant à un magasin bio où elle était la seule à venir manger des sandwichs. C’était dans les années 1990.
C’était une époque où personne ne connaissait le mot gluten. C’était avant que le sans gluten ne devienne une vraie mode aux Etats-Unis (que vous soyez cœliaque ou non, testé ou non, malade ou non). Et passer du statut de seule-enfant-allergique-du-coin à celui de victime-de-la-mode, alors qu’on est (et qu’on reste) malade, c’est « bizarre » pour Laura Bennett.
Cette étrangeté, c’est le sujet d’une tribune que la journaliste a publié sur le site d’infos américain Slate. Un coup de gueule un peu désabusé qu’on a voulu partager avec vous.
Le sans gluten : obscure menace ou régime obsessionnel
« En l’espace de deux décennies, depuis que j’ai entendu le mot ‘gluten’ pour la première fois, on est passé d’une obscure menace pour un petit nombre de malades cœliaques à un régime obsessionnel pour affolés des glucides », écrit Laura Bennett.
Avant, elle était une « survivaliste », spécialiste des « aliments pâteux ». Maintenant, elle a un pincement au cœur chaque fois qu’elle entend quelqu’un dire ‘gluten’, « comme si une partie de moi voulait que ce mot ridicule m’appartienne », témoigne Laura Bennett.
« Est-ce que vous avez de vraies allergies ? »
Et de raconter deux anecdotes qui montrent bien que les temps ont changé pour les malades. Il y a quelques années, au restaurant, un serveur à qui elle venait de dire qu’elle était intolérante au gluten, a levé les yeux au ciel et a dit en s’éloignant : « pas encore une »….
Et puis il y a peu, quand son dentiste lui a demandé si elle avait des allergies, elle lui a répondu : « au gluten ». Et le médecin a répliqué : « laissez-moi recommencer : est-ce que vous avez de vraies allergies ? »…
Ce texte a été partagé plus de 4 500 fois sur Twitter et a suscité plus de 300 commentaires !!
« Merci pour ce récit. Malheureusement, ceux qui ont vraiment la maladie cœliaque et ont besoin d’éviter le gluten paient très cher le fait qu’il y ait des ‘éviteurs de gluten’ qui ne font que suivre la tendance comme des moutons qui sautent une falaise », réagit par exemple Rhiannon Welles.
« La maladie coeliaque n’est pas un régime. Ce n’est pas une allergie. Je suis tellement fatiguée d’expliquer ça. Je ne vais plus que dans des restaurants qui ont compris le message. Et je leur donne un gros pourboire », raconte encore Jeannie Gilman.
Et en France, c’est la mode d’être sans gluten ?
Jusqu’à aujourd’hui, personne n’avait réalisé d’enquête auprès des sans gluten. C’est pourquoi Because Gus a lancé en 2019, le tout 1er baromètre sur les sans gluten.
De cette étude il ressort, que 94% des sans gluten s’y sont mis par contrainte. Seuls 6% des mangeurs sont sans gluten par mode. Notre article Qui sont les sans gluten ? dresse leur portrait plus en détail !
Et vous, vous vous reconnaissez dans le récit de Laura Bennett ? La mode du gluten vous casse-t-elle les pieds ?
Notre coup de gueule récent contre le dossier de l’Express sur les mangeurs sans vous donnera un aperçu de la situation !
On attend vos réactions. N’hésitez pas à nous donner votre avis dans les commentaires ci-dessous ou sur notre page facebook.
Cet article a été publié le 1er novembre 2015 et a depuis été mis à jour par l’équipe.
La photo de couverture est signée ©Ariana Prestes !
COMMENTS (43)
Frances
()
J’ai l’impression au début de votre histoire de voir le récit de fille. A neuf aussi apres 5 années de souffrance, elle a dit adieu à ses plats préférés. Mais grâce au nouveau produit » pâtes, farine spéciale » j’ai pu lui montrer que manger sans gluten ne voulais pas dire mal manger.
Bien sûr elle souffre de ne pas pouvoir partager un Macdo avec ses amis, alors hamburgers partys c’est à la maison.
Pour le restaurant ici c’est le casse tête, mis à part de dire allergique , on nous rit presque au nez.
Bonne continuation.
Cécile Gleize
()
Merci pour votre témoignage ! Pour les burgers si vous faites un tour à Paris, on vous donne quelques adresses 😉 http://because-gustave.com/les-burgers-sans-gluten-a-tester-a-paris/
Pingback: Le sans gluten de 60 Millions de Consommateurs | Because Gus
Pingback: Sans gluten et fibromyalgie des pistes pour soulager | Because Gus
Pingback: Prisonniers sans gluten, la pénitence | Because Gus
Pingback: Djoko sans gluten, la recette miracle ?! | Because Gus
Pingback: Paroles d'hommes intolérants au gluten | Because Gus
Pingback: La gastronomie au naturel, de Jean Pascal Vallée | Because Gus
Pingback: Jean Pascal Vallée, la gastronomie au naturel | Because Gus
Pingback: Les meilleures caricatures gluten free | Because Gus
Pingback: La rentrée littéraire sans gluten ! | Because Gus
Pingback: Le petit guide sans gluten à Strasbourg | Because Gus
Pingback: Grossesse sans gluten, est-ce que c’est risqué ? | Because Gus
Pingback: Petit guide de survie pour les sans gluten chez Ikea | Because Gus
Pingback: Éviter les traces de gluten & les contaminations croisées | Because Gus
Pingback: Pourquoi déteste-t-on les sensibles au gluten ?! | Because Gus
Pingback: Éviter les traces de gluten & les contaminations croisées – sansdouleur
Pingback: Éviter les traces de gluten & les contaminations croisées. – RédacAttack
Pingback: Le guide des trips sans gluten en Californie ! | Because Gus
Pingback: Où manger sans gluten sur la Côte Basque ? | Because Gus
Pingback: Clémentine Oliver, de psy à boulangère gluten free ! | Because Gus
Pingback: Gnocchis sans gluten, comment les réussir ! | Because Gus
Pingback: Où manger sans gluten sur la Côte Basque ? - Because Gus
Pourre C.
()
Bonjour,
cœliaque de naissance (et dans les années 70 !) j’ai souffert de ne rien avoir à manger de bon, d’agréable, de plaisant et de même devoir acheter les seules biscottes « en carton » auxquelles j’avais droit en pharmacie (sans parler des examens et des longs séjours à l’hôpital).
C’était si douloureux de ne pas avoir le droit de partir en colo, de ne jamais manger à la cantine ou de toujours refuser les goûters qu’on pouvait me proposer.
C’était tellement compliqué pour ma famille nombreuse de devoir composer avec cet intrus gastronomique (ou anti gastronomique 🙂 et se sentir en permanence de côté… J’ai même développé une habitude amusante pour certains, agréable pour moi : dès qu’un proche mange quelque chose auquel je n’ai pas le droit, je demande à le sentir et j’aime ça… je n’en mange pas, mais je partage tout de même quelque chose.
Mon odorat est très développé 🙂
Alors ces personnes qui choisissent de faire ce régime sans gluten sans être cœliaque je les remercie !
Oui, merci d’avoir permis que se développe une vraie envie de créer des produits qui ne servent pas uniquement à se nourrir, mais à déguster.
Merci de m’avoir permis de goûter les gaufres à 40 ans, d’ouvrir des vraies boulangeries dans lesquelles j’entre, j’achète et je savoure des produits interdits jusqu’à maintenant.
Et je me moque éperdument des réflexions des autres. Quoi qu’il arrive on est toujours le « différent » pour un autre qui se croit « normal », on aura toujours des remarques et la meilleure réponse à ces moqueries est le mépris.
Je n’ai pas à me justifier, je souris face à l’ignorance de l’autre.
Quand on me pose de vraies questions, qu’on s’intéresse, là je réponds et ça devient souvent passionnant.
La souffrance, tant physique que mental, de la maladie cœliaque est lourde à porter, à gérer… les nombreux examens (et je n’avais pas d’anesthésie dans les années 70-80), la mise à l’écart, les écarts très douloureux, les carences difficiles à expliquer aussi aux généralistes tellement ignorants de la maladie, les cancers, la souffrance… alors tant mieux si les sans-gluten-par-mode nous permettent au moins d’avoir le plaisir des gourmets, merci !
Cécile Gleize
()
Mille mercis pour votre témoignage !!
Ce fait du bien de remettre le contexte pour que les gens réalisent 😉
Merci encore 😀
L’équipe de Because Gus
Pingback: Se faire rembourser ses produits sans gluten ? - Because Gus
Pingback: Le petit guide sans gluten à Strasbourg - Because Gus
Pingback: L’ostéoporose chez les cœliaques, aïe aïe aïe ! - Because Gus
Pingback: Devenez jury du Prix du Produit Sans Gluten ! - Because Gus
Pingback: Brioche tressée sans gluten et sans lactose ! - Because Gus
Pingback: Pourquoi déteste-t-on les sensibles au gluten ?! - Because Gus
Pingback: Quand South Park devient gluten free ! - Because Gus
Pingback: Combien de personnes mangent sans gluten en France ? - Because Gus
Pingback: Les meilleures caricatures sans gluten - Because Gus
Pingback: Grossesse sans gluten, est-ce que c’est risqué ? - Because Gus
Pingback: Y a-t-il du gluten dans le seigle ?! - Because Gus
Pingback: Les résultats du baromètre sans gluten 2022 - Because Gus
Pingback: Les mix de Zoé pour faire son pain sans gluten au levain maison ! - Because Gus
Pingback: Éviter les traces de gluten & les contaminations croisées - Because Gus
Pingback: Menu plus cher pour les sans gluten : pour ou contre ? - Because Gus
Pingback: Hosties sans gluten, ça existe ?! - Because Gus
Pingback: Clemsansgluten livre ses recettes ! - Because Gus
Pingback: Manger sans gluten en prison, est-ce possible ?! - Because Gus