Contrairement à ce que certains raccourcis pourraient laisser penser, le gluten n’est pas responsable des maladies de la thyroïde. Mais si la protéine n’a rien à voir dans l’apparition des problèmes thyroïdiens, les cœliaques doivent tout de même rester vigilants, car une maladie auto-immune peut souvent en cacher une autre… Gluten et thyroïde, quels rapports entre les deux ?
Maladie cœliaque et thyroïdienne : un terrain semblable
Vous le savez peut-être déjà, la maladie cœliaque est une pathologie auto-immune. Lorsque le système immunitaire cesse de défendre l’organisme face à ses propres constituants, ou « auto-antigènes », il déclenche une réaction inflammatoire qui peut se manifester par des lésions de tissus ou de cellules, et évoluer de façon chronique tout au long de la vie.
Le Professeur Nathalie Jeandidier, du Service d’Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques à l’Hôpital Civil de Strasbourg, nous explique : « Lorsqu’un patient est atteint d’une maladie auto-immune, il développe un terrain favorable à ce type de pathologies. C’est à cause de ce « socle » commun que les maladies thyroïdiennes auto-immunes ont un lien fort avec la maladie cœliaque. »
Quelles pathologies sont à craindre et comment les dépister ?
Le Professeur Jeandidier précise : « Quasiment toutes les maladies auto-immunes sont susceptibles de se développer. La thyroïdite de Hashimoto est un exemple fréquent. » Elle se déclenche lorsque la glande thyroïde est attaquée par des processus immuns impliquant des cellules et des anticorps. Elle entraîne des variations des hormones thyroïdiennes associées à l’apparition d’un goitre (c’est-à-dire une augmentation du volume de la glande thyroïde), une prise de poids, des accès de panique…
Un peu plus rarement, les personnes atteintes de maladie cœliaque peuvent voir apparaître les symptômes de la maladie de Basedow, une hyperthyroïdie, plus fréquente chez la femme : accélération du rythme cardiaque, hyper sudation, augmentation de la nervosité, perte de poids… Il faut aussi surveiller l’apparition de diabète de type 1, également auto-immun. Si vous avez anormalement soif et faim et que vous perdez du poids pour autant, faites une prise de sang pour vérifier votre taux de glycémie.
Gluten et thyroïde, quel rapport ?
Attention de ne pas faire d’amalgame : l’inflammation de la thyroïde n’est pas à l’origine de l’intolérance au gluten, ni l’inverse. Comme nous l’a indiqué le Professeur Jeandidier, « la maladie cœliaque et les pathologies thyroïdiennes auto-immunes partagent un terrain équivalent, c’est celui-ci qui créé le risque. » Ainsi, lorsque l’on souffre d’un problème thyroïdien, inutile de bannir le gluten d’emblée sans avoir fait au préalable le diagnostic de la maladie cœliaque.
En revanche, il est important de savoir qu’on est plus à risque (ce que tout bon endocrino vous rappellera) lorsque l’on est atteint de ce genre de pathologie. Nos lecteurs cœliaques ont certainement déjà fait une palpation thyroïdienne, et si ce n’est pas le cas, demandez à votre médecin !
Gluten et thyroïde, ennemis jurés ? Pas tant que ça finalement…
Cet article a été publié le 8 juin 2016 et a depuis été mis à jour par l’équipe.
Crédits photo de couverture ©Léa Dubedout
COMMENTS (11)
Marie
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Attention à la photo sous-titré « avez vous fait une palpation thyroïdienne » la thyroide est en bas du cou , dans le creux formé par les os des clavicules. Si vous faites comme sur la photo ce sont les ganglions que vous allez trouver
Cécile Gleize
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Oups ! Pas facile de trouver une photo qui corresponde exactement au geste 😉 Merci Marie de l’avoir remarqué !!
Lu
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Bonsoir, que connaissez vous réellement de la maladie d’hashimoto? En êtes vous atteinte? Quels sont vos symptômes. Qu’avez vous fait comme recherches sur le sujet?
Cécile Gleize
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Bonjour Lu,
Pour cet article, notre journaliste, Adeline, a contacté Le Professeur Nathalie Jeandidier, du Service d’Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques à l’Hôpital Civil de Strasbourg. Elle n’est peut être pas atteinte par Hashimoto, mais une chose est sûre, cette professionnelle de santé, sait de quoi elle parle 🙂
On espère que cela peut vous rassurer 😉
Bonne journée,
Bird45
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J’ai eu la même réflexion, avec tout mon respect, l’article laisse vraiment penser que l’auteure est déconnectée de la réalité de la maladie cœliaque voir de l’intolérance. La phrase « ni l’inverse » m’a vraiment fait tiquer.
Les témoignages de réactions d’ordre émotionnelle dûes à l’ingestion de gluten sont nombreuses, et la thyroïde est très impliquée dans les troubles de l’humeur. Donc prudence sur ce sujet.
Cécile Gleize
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Bonjour,
On comprend votre critique et si on peut ajouter une nuance ce serait la suivante : on ne conteste pas du tout que l’arrêt du gluten puisse améliorer les symptômes des personnes qui souffrent de problèmes de thyroïdes. C’est bien ce que l’on remarque et ce que l’on écrit dans l’article.
Cependant dire que les pathologies thyroïdiennes engendrent la maladie coeliaque et inversement n’est pas pour l’instant chose possible, car la recherche n’a pas trouvé de lien. Ce sont deux maladies auto-immunes et avoir une maladie auto-immune fait qu’on peut en développer d’autres, mais ce n’est pas dit que ce sera la maladie coeliaque. Il n’y a donc pas à ce jour de lien formel et automatique entre maladie coeliaque et problèmes de thyroïdes.
Ce n’est pas mal connaître ces pathologies que de dire où en est l’état actuel de la recherche 🙂
D’ailleurs on se permet à notre tour de vous faire une remarque la maladie coeliaque c’est l’intolérance au gluten ! On appelle trop souvent l’hypersensibilité au gluten intolérance. Mais dans le jargon médical, l’intolérance au gluten est bien la maladie coeliaque. Nous avons un article dédié à ce sujet ici : https://because-gus.com/que-dit-le-barometre-sur-les-sans-gluten-en-2020/
L’équipe de Because Gus
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Delvig Sylvie
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Bonjour depuis Tchernobyl j’ai développé Hashimoto qui s’est vraiment déclarée à la naissance de ma fille 20 ans après et je dois dire que de moi-même j’ai fait des recherches et quand je ne mange plus de gluten je me sens bien mieux moins fatiguée moins de douleur articulaires et surtout un bien-être au niveau du ventre je fais moi-même des pancakes des cakes la farine de sarrasin sans gluten dans tous les gâteaux maintenant je remplace une grande partie de la farine de blé quand j’ai du monde je mets aussi de la maïzena farine de châtaigne des autres farine j’en avais parlé il y a 10 ans à mon endocrinologue qui m’avait rayonné à l’époque en me disant mais non c’est un phénomène de mode mais n’empêche que quand je supprime complètement je revis donc je n’écoute plus les médecins ils ne sont pas à l’écoute depuis 5 ans avec le changement du médicament nouvelle formule j’ai failli avoir pris le cardiaque et donc j’ai repris du poids j’essaie de me débrouiller seul les médecins s’en foutent complètement personne ne nous aide je fais partie de l’Association française des malades de la thyroïde mais j’aimerais avoir un médecin pour m’épauler dans les problèmes auto-immune Hashimoto et perte de poids
Cécile Gleize
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Bonjour Sylvie,
Merci beaucoup pour votre témoignage ! Désolée pour le délais de réponse, j’étais en congé maternité.
Avez-vous trouvé un médecin depuis ? Vous pouvez contacter l’AFDIAG qui pourrait peut être vous orienter vers un médecin dans votre région. Cela me semble être la meilleure option 🙂
Tenez-moi au courant !
Cécile de Because Gus
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