Aux Etats-Unis, où le marché du sans gluten explose, les industriels se mettent à coller des étiquettes gluten free partout. Y compris sur des produits ne pouvant pas contenir naturellement du gluten.
Logo gluten free à gogo
Vous vous souvenez des céréales de votre enfance, celles avec du maïs soufflé, du miel et du pops à l’intérieur ? Certaines marques américaines n’hésitent pas à mettre un logo gluten free sur les boîtes que vous fixez, le regard dans le vide, chaque matin. Pourquoi diable coller une telle étiquette sur des céréales qui ne contiennent, par nature, pas de gluten ? Pour mieux les vendre, pardi ! Bienvenue aux Etats-Unis, le pays où il vaut mieux regarder les étiquettes à deux fois.
Jusqu’en 2013, les industriels américains pouvaient faire à leur guise et coller des logos celiac friendly sans aucune vérification. Dangereux, vous l’imaginez. Depuis, la FDA, l’agence en charge de l’alimentation, a créé une législation pour encadrer l’usage des expressions gluten free et no gluten. Pour obtenir ce label, un paquet de pâtes doit contenir moins de 20 ppm de gluten (soit 2mg de gluten pour 100g de matière sèche). L’objectif, est évidemment de protéger les malades. Et les associations ont alors applaudi des deux mains.
Chassez le naturel, il revient au galop !
Le problème, c’est que des industriels se sont engouffrés dans la brèche. Il n’y a pas de gluten dans cette boîte de poires au sirop ? Bim, un label gluten free. Le raisonnement vendu par les industriels est le suivant : en achetant de la moutarde sans gluten, vous êtes certain qu’il n’y a aucun conservateur ou autres additifs alimentaires risquant de contenir du gluten. Et surtout que cette fameuse moutarde n’a pas été fabriquée dans la même usine qu’un paquet de farine par exemple, l’exposant à des contaminations croisées.
En théorie, une bouteille d’eau pourrait donc être vendue avec un label gluten free, sans que les autorités américaines ne puissent rien y faire. Comment alors ne pas tomber dans le panneau ? L’association de malades Celiac Central rappelle quelques règles simples : se méfier par principe de tous les produits très transformés parce qu’ils peuvent effectivement contenir des additifs alimentaires ou avoir croisé la route d’autres aliments contenant du gluten. Mais pour tout le reste, faites confiance à votre bon sens, notamment quand vous achetez des produits frais. Aux Etats-Unis, la prochaine grande bataille autour des labels se jouera dans les restaurants, qui échappent à toute réglementation contraignante pour l’instant.
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