Sorti il y a quelques jours, le livre The Gluten Lie (Le mensonge du gluten) n’est pas passé inaperçu avec son titre volontairement provoc’. Son auteur, spécialiste de philosophie, essaie de comprendre comment, en quelques années seulement et au-delà des seuls intolérants, le mouvement gluten free est devenu une telle mode aux États-Unis. Polémique en vue !
Chez Because Gustave, on aime vous tenir la porte d’un restaurant où votre palais sera heureux (et votre estomac aussi). La polémique n’est pas d’ordinaire à notre carte. Oui, mais voilà, aux États-Unis, vient de sortir un ouvrage, qui a attiré notre attention. A sa manière, The Gluten Lie donne des clés pour aller plus loin dans un débat que nous avons tous eu avec des amis, un collègue à la cantine ou un serveur en les entendant dire : « ce truc autour du gluten, c’est juste une énorme arnaque, non ? »
Le pitch de The Gluten Lie
And Other Myths About What You Eat (Le mensonge du gluten. Et autres mythes sur ce que vous mangez), c’est le titre complet de cet essai. Sur la couverture, une tranche de pain de mie dans laquelle a été sculptée une tête de mort. On y parle donc du gluten ou plutôt du mouvement anti-gluten, qui pousse de plus en plus d’américains à boycotter le blé… sans trop savoir pourquoi dans certains cas.
D’où sort cet Alan Levinovitz ?
L’auteur est prof de religion à l’université James Madison, en Virginie. Spécialiste de la philosophie chinoise et de ses liens avec la médecine, il publie souvent des tribunes dans les médias américains.
Fait-il passer les intolérants pour des menteurs ?
Point du tout. Il prend même bien soin de prévenir qu’il n’est pas là pour critiquer les cœliaques ou les sensibles. Dans cette vague gluten free, il s’intéresse en fait à tous les autres, ceux qui marchent dans les pas de Gwyneth Paltrow ou ceux qui achètent du sans gluten sur les conseils d’un magazine. Ceux-là ont souvent l’impression de faire un choix 100% personnel. Alan Levinovitz veut montrer qu’ils sont emportés malgré eux par un mouvement qui n’a rien de naturel ou de scientifique.
Le gluten serait donc un « mythe », kesaco ?
C’est tout simple : le « mythe », c’est l’ensemble des histoires qu’on raconte autour du gluten aux États-Unis. Du genre : « Le gluten, les hommes préhistoriques n’en mangeaient pas et ils se portaient mieux que nous » ou « si je mange moins de pâtes ou du pain, je vais maigrir ». Perdre du poids et être en meilleure santé, c’est un rêve pour de nombreux Américains.
Pour Alan Levinovitz, c’est dans ce contexte que le gluten a été « diabolisé. Et que le mouvement gluten free a explosé », explique-t-il dans le Washington Post. Or, il insiste : il n’y a pas d’études scientifiques qui prouvent les bénéfices d’un régime gluten free pour l’ensemble d’une population. Il tacle au passage « ces médecins alarmistes qui écrivent des livres à succès pour affirmer que le gluten provoque toutes sortes de maladies, d’Alzheimer à la maladie de Charcot ». Sans preuves scientifiques, selon lui.
Sa conclusion ?
« J’encourage chacun d’entre nous à être humble quand il s’agit de faire un auto-diagnostic ». Son conseil ? Si vous avez un doute, faites vous tester mais ne commencez pas un régime seul, dans votre cuisine.
Une tendance folle au sans gluten aux États-Unis ?
Si on considère que 1% de la population est atteinte de la maladie cœliaque, on devrait avoir autour de 3 millions de cœliaques aux États-Unis. Dans les faits, ils sont aujourd’hui 20 millions à considérer que le gluten est mauvais pour leur santé. Et 100 millions à dire qu’ils essaient de supprimer le gluten de leur alimentation. Soit un Américain sur trois !
On vous a peut-être donné envie de réagir, de vous exprimer, d’argumenter à votre tour ? Faites-le dans les commentaires juste en-dessous de l’article, la parole est à vous !
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